Le dimanche 11 décembre 2022
de 17h30 à 22h30
-Le dimanche 11 décembre au cinéma Argoat avec La Belle Équipe, nous montrons deux films en clôture du premier cycle répertoire Cinéphare de la saison 2022/2023 autour du grand cinéaste américain Jim Jarmusch:
-Le premier film à 17h30 en VOSTF-In English :
> MYSTERY TRAIN
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> Etats-Unis, Japon - 1989 - 1h50
> avec Screamin'Jay Hawkins, Nicoletta Braschi, Steve Buscemi, Joe Strummer
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> Il s’agit toujours, comme dans les trois premiers films de Jarmush, de personnages en errance qui se retrouvent face à l’Amérique et qui apportent sur ses mythes et ses icônes leurs regards naïf d’étrangers en transit. Un couple de touristes japonais en quête du King, une italienne, un anglais se retrouvent ainsi une même nuit dans un hôtel de Memphis. Les chambres mitoyennes laissent passer les échos des trois histoires parallèles qui composent ce Mystery Train, véritable condensé du cinéma de Jarmush. On y retrouve son goût pour le film à sketches (Night on Earth et Coffee and Cigarettes de manière flagrante, mais en fait tout son cinéma porte cette influence), son attirance pour le Japon qu'il exprimera totalement dans Ghost Dog, l’Italie avec le personnage joué par Nicoletta Braschi que l’on avait quittée dans les bras de Roberto Benigni à la fin de Down by Law, les fidèles John Lurie (il compose la musique) et Tom Waits (dont on entend juste la voix)...
... Et à 20h30 en VOSTF-In English:
> DEAD MAN
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> Etats-Unis, Allemagne, Japon - 1995 - 2h01
> avec Johnny Depp, Gary Farmer et Crispin Glover
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> Dead Man est un film de temps morts, un film à la dérive, comme son héros William Blake qui le traverse dans l’état d’un déjà mort. Nous sommes dans le Far West, et l’on sait le lieu coutumier au retour des morts chez les vivants. Combien de Pale Riders sont revenus de l’autre monde pour assouvir une vengeance ? Mais Jarmusch ne réalise pas un western, même si le film en revêt les oripeaux. Il réalise un film sur les derniers souffles d’une vie, sur le passage dans l’autre monde. William Blake, une balle plantée à quelques centimètres du cœur, perd souvent conscience, et le film l’accompagne. Il rêve et délire, le film aussi. Dead Man est cotonneux, à la fois rassurant et inquiétant, doux et imprévisible, funèbre et apaisé. C’est un voyage, une errance, une balade dans l’entre-deux mondes. William Blake, à la frontière de la vie et de la mort, est aussi à la frontière entre plusieurs cultures. Eduqué en Angleterre, vivant dans l’est du pays, il traverse au début du film le continent et découvre par les fenêtres du wagon la civilisation qui s’étiole et l’Amérique de l’ouest, violente et boueuse, qui prend le pas. Il quitte ensuite cette société en voie d’industrialisation, qui rentre dans la modernité et tend elle aussi à quitter les rives du western, pour pénétrer dans l’ancestrale civilisation indienne.
Cette séance sera accompagnée par Erwan Floch'lay, critique de cinéma pour la revue d'entretiens autour du cinéma Répliques.