du jeudi 26 octobre 2023 au mercredi 01 novembre 2023
de 11h00 à 17h00 Aujourd'hui
Kakémonos d’Armelle Daumezon
Les teintures naturelles étaient jusqu’à la fin du 19 ème siècle, les seules sources de couleurs pour les textiles, les peaux..dans le monde entier avant que la pétrochimie ne les supplante.
Des plantes étaient extraits en grande partie des pigments pour la peinture. Lorsque vous admirez « La jeune fille à la perle » de Vermeer ou « La Joconde » de Léonard de Vinci , vous admirez des compositions réalisées en partie avec les pigments des plantes.
J’ai vécu en Afrique, à Madagascar, à Futuna en plein Pacifique et j’ai rencontré des peuples respectueux de la nature qui utilisaient encore les colorants végétaux, l’indigo des tentures Ndop du Cameroun , les écorces pour les tapas polynésiens...
Soucieuse de notre planète, j’entends renouer avec cette pratique ancestrale respectueuse de l’environnement. Mon support textile est choisi avec soin. Je glane chez les brocanteurs
des fibres naturelles anciennes, leur mémoire de vie aux trames irrégulières, rudes, usées, rapiécées m’enchante. J’utilise particulièrement les vieux lins et chanvres bretons. Je prépare ces matières nobles pour qu’elles captent les formes et les couleurs des plantes, je les mordance.
La beauté de la nature m’inspire. Je glane différentes plantes pour leurs formes, leurs tailles, leurs pigments colorés, leurs nervures. Je crée une composition de feuilles et de fleurs sur ce kakémono qu’ensuite j’enroule très serré pour bien en avoir les empreintes et que je cuis soit dans un bain de plantes soit à l’étuve. L’ouverture du rouleau révèle l’impression du végétal sur la fibre, les feuilles et les fleurs deviennent matrice comme dans la gravure et leur empreinte pigmentaire, la finesse de graphisme des nervures, la matière végétale se déposent et se composent sur la trame du kakémono. La fibre dans tous ses états se dévoile et fait œuvre, hymne harmonieux entre l’homme et la nature.
Source des données : DATATourisme