Exposition - Hong Insook - Rencontres des mondes

« De l’Occident, j’ai appris qu’il fallait casser les habitudes pour créer. De l’Extrême-Orient j’ai préservé ma spiritualité. »   D’origine coréenne et installée en France depuis plusieurs dizaines d’années, Hong Insook met en œuvre les influences des deux mondes qui l’habitent. L’encre et le papier issus des traditions du continent qui l’a vu naître, se conjuguent avec les mouvances de ruptures qui ont fait l’art occidental. C’est par la technique de la photographie qu’elle entre dans l’art. Une écriture de la lumière qui la mènera à créer sa propre technique picturale dont résulte les œuvres de cette exposition.   Le procédé de l’artiste marque, fait trace. C’est d’ailleurs le titre unique de toutes ses œuvres ici présentées : « Trace ». Une volonté de ne rien imposer, de laisser au spectateur sa liberté d’imaginer.   « Tout a commencé par un ratage, se souvient l’artiste coréenne. Une œuvre sur papier pas encore sèche que je n’aimais pas. Par dépit, j’ai enroulé le papier dans mes mains. Je voulais le jeter à la poubelle. Heureusement, avant de m’y résoudre, je l’ai déroulé et regardé machinalement. L’œuvre était beaucoup plus intéressante, elle avait gagné en force, elle me plaisait. J’ai ajouté de l’eau, j’ai continué à rouler le papier, plus attentivement cette fois. L’idée d’une nouvelle technique était née. »   Ainsi Hong InSook renonce à l’outil emblématique de l’artiste : le pinceau. Une rupture totale avec tous les codes établis de la peinture. En écho à Pollock ou encore Nicki de Saint-Phalle, elle pousse les limites pour ouvrir vers de nouveaux espaces. Toutefois il est possible d’y voir des similarités avec un procédé ancien qui est celui de la fresque. En effet, « affresco » en italien signifie « dans le frais », évoquant l’enduit humide qui sert de base à la peinture qui y sera appliqué. Hong InSook, travaille également sur support humide. L’artiste vaporise de l’eau avant d’apposer la matière picturale. Puis viennent les froissements et les frictions du médium plein de matière, allant d’une main à l’autre. C’est dans ce passage que des espaces hasardeux se dessinent. La délicatesse et la patience sont malgré tout de rigueur. Hong InSook craint souvent que tout se déchire. Le papier est ainsi devenu fragile, et demande une attention particulière. Une autre intervention devient primordiale : le marouflage. Dernière étape pour préserver et faire perdurer ces espaces. Elle consiste à coller un support sur un autre plus rigide afin que l’œuvre soit plus pérenne. Ainsi les atmosphères de Hong InSook peuvent s’exprimer, traverser le temps jusqu’à nous et se présenter à nos regards au travers cette exposition.

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