Découvrez Cette Mer qui nous entoure - Exposition à Brest — 17/10/2025 à 14:00 → 03/01/2026 à 18:30.
À propos
« Un océan doit être une histoire composée de multiples sources et contenant des chapitres entiers dont nous ne pouvons qu’imaginer les détails », écrivait Rachel Carson dans The Sea Around Us (1951), traduit en français par « Cette Mer qui nous entoure ». Dans ce livre, la biologiste américaine mêlait science et poésie pour décrire la vie abondante des différentes couches des océans entre l’obscurité glacée des abysses et la force des marées et des courants. Elle rappelait aussi que l’origine des océans, il y a deux milliards d’années, a échappé à tout regard humain, mais qu’elle demeure à l’origine de notre existence. Pour Carson, la mer est à la fois un processus qui dépasse l’échelle humaine et un espace profondément lié à notre imagination. C’est dans cet entre-deux, entre invisibilité et imagination, entre immensité des phénomènes naturels et fragilité de nos regards humains, que s’inscrit l’exposition. Après une première présentation au Kunstverein Friedrichshafen, en Allemagne, en février 2025, sous le titre « It must be a story pieced together from many sources », le projet ouvre un second chapitre à Brest. Le passage des rives du lac de Constance au littoral atlantique ne marque pas seulement un déplacement géographique : il change d’échelle et de résonance. Deux villes portuaires deviennent ainsi des interlocutrices, posant la question de ce qui se produit lorsque des œuvres circulent et se réinscrivent dans un autre contexte. L’exposition explore le dialogue et la transformation : comment les œuvres évoluent-elles lorsqu’elles se confrontent à de nouveaux environnements ? Que deviennent-elles lorsqu’elles sont conçues comme des processus ouverts, capables de grandir, de se modifier et de se réinventer ? L’eau, ici, est à la fois un sujet et une méthode : un milieu de circulation et de liens, mais aussi d’instabilité, d’érosion et de changement. À Brest, l’exposition s’élargit et s’approfondit. Les artistes réunis à Friedrichshafen poursuivent leurs recherches et produisent de nouvelles versions de leurs œuvres, parfois spécifiques au site. Deux artistes basées en Allemagne, Wie-yi T. Lauw et Lena Henke, rejoignent le projet, qui reste volontairement ouvert et en mouvement. Les propositions réunies à Passerelle dessinent un ensemble où se mêlent récits de fiction, mémoire intime, histoires collectives et observations des fragilités de notre temps. Hoël Duret invente depuis plusieurs années des récits maritimes teintés de science-fiction et d’absurde : croisières imaginaires, méduses voyageant dans les câbles sous-marins ou pseudo- documentaires sur des flottilles fictives. À Brest, il présente des sculptures-écrans où les méduses deviennent symboles d’un capitalisme globalisé et des bouleversements écologiques liés au transport maritime. Marta Dyachenko s’attache aux infrastructures portuaires, cales, digues et systèmes de mise à flot qui oscillent entre construction et ruine. Ses œuvres Schiffbarmachung mettent en scène leur corrosion et soulignent notre dépendance fragile à des structures techniques et sociales instables. Lena Henke interroge, quant à elle, les relations entre corps, urbanisme et pouvoir. Ses sculptures, jouant sur l’échelle et la matière, questionnent la manière dont l’espace est organisé et contrôlé, en particulier depuis une perspective féminine. Wie-yi T. Lauw développe une pratique nourrie de récits intimes et collectifs, liés aux migrations, aux héritages coloniaux et aux mythologies partagées. Ses installations textiles et archivistiques tissent cartes, histoires familiales et récits maritimes globaux, rappelant que la mer est traversée autant par des récits de domination que par des histoires de résistance. Sophie T. Lvoff poursuit avec Dream Code une recherche photographique qui compose un langage visuel de signes et de fragments, comme un morse fait d’images et de textes partiellement dissimulés. Ses photographies ressemblent à des messages en bouteille, notes cryptées, récits intimes et détails fugaces qui dessinent des routes invisibles entre lieux et histoires. Enfin, Ben Saint-Maxent ancre sa pratique dans les processus de transformation de la nature. Ici, il enrichit cette recherche de souvenirs personnels : l’odeur de la résine de pin, les lames de scie héritées de sa famille d’artisans, ou encore de grandes dames- jeannes contenant des plantes menacées, collectées au Conservatoire botanique national de Brest. Ses installations tissent une conversation entre mémoire intime, objets familiers et forces naturelles. Comme la mer qu’elle explore, l’exposition est composée de différentes strates, et est mobile et résistante à toute clôture. Les pratiques des artistes se croisent et se recomposent comme des courants en interaction. « Cette Mer qui nous entoure » ne renvoie pas seulement à une proximité géographique : elle évoque une condition d’immersion dans des relations que nous ne pouvons entièrement cartographier, dans des récits toujours fragmentaires. Entre le lac de Constance et l’Atlantique, l’exposition se déploie comme une histoire en constante expansion – à l’image de la mer elle-même, inachevée, toujours recommencée.
Source : DATAtourisme - Office de Tourisme et des Congrès de Brest Métropole
Rendez-vous à Brest du 17 octobre 2025 au 3 janvier 2026 pour Cette Mer qui nous entoure - Exposition. Un moment unique à partager en famille ou entre amis.
Où se garer près de l’événement Cette Mer qui nous entoure - Exposition à Brest ?