Château de la Carrée, rue du Pontavice (Saint-Germain-en-Coglès)
— Saint-Germain-en-Coglès (Ille-et-Vilaine)
📝 Description
Ce site patrimonial est un élément du patrimoine breton situé en milieu en village à Saint-Germain-en-Coglès. Son origine remonte aux périodes suivantes : 2e moitié 16e siècle ; 1ère moitié 17e siècle, 1550, 1649. Historique : D'après Paul Banéat, l'ancien manoir du Pontavice, également appelé le Vieux Château datait de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle. Il était composé de trois pavillons, un grand et deux petits qui possédaient des corniches à modillons. Deux tours flanquaient l'entrée du manoir ; l'une d'elles existe encore actuellement. Ce manoir possédait également un colombier et une chapelle, dépendances caractéristiques s'il en est des manoirs. Les propriétaires de seigneuries étaient en effet les seuls à pourvoir faire élever des colombiers et des chapelles, il s'agissait d'un privilège qui leur était exclusivement réservé. Le nombre de trous de boulins destinés à l'accueil des pigeons témoignait de l'importance du domaine puisqu'il était en rapport avec la surface du domaine.Le bâtiment était semble-t-il composé de deux corps de logis perpendiculaires l'un par rapport à l'autre ; une tour contenant l'escalier se trouvait à l'intersection des deux corps de logis alors qu'une autre tour, polygonale, se trouvait hors-oeuvre sur le pignon Est. Ce bâtiment s'élevait sur quatre niveaux, il possédait deux étages ; quatre cheminées se trouvaient à l'intérieur. Au début du 20e siècle, il y existait encore une belle cheminée en granite ainsi qu'un linteau de porte sculpté et armorié.Ce manoir appartenait aux le Fourmerie au début du 15e siècle puis aux Courtays au milieu du 15e siècle. Il passe ensuite par alliance aux le Porcher au début du 17e siècle ; cette famille le conserve jusqu'à la fin du 17e siècle. Au début du 18e siècle, il passe par succession aux le Roy et il appartient aux du Pontavice au cours de la seconde moitié du 18e siècle, qui le conserve jusque vers 1900. Des photographies prises lors d'un précédent inventaire du patrimoine de la commune réalisé dans les années 1970 témoignent du mauvais état de conservation dans lequel se trouvait déjà le bâtiment à l'époque. Ces photographies nous permettent, malgré le mauvais état du bâtiment à cette époque, d'apprécier la qualité de cette construction. Le bâtiment était en effet construit en pierre de taille, le percement des baies était symétrique, ces dernières possédaient un encadrement chanfreiné... La porte principale du rez-de-chaussée possédait un décor particulièrement remarquable : encadrement mouluré et linteau décoré d'une accolade surmontée de petites volutes. Au-dessus du linteau, se trouvait une pierre de granite de même dimension sur laquelle était sculpté un décor composé d'un écu lisse en partie centrale, entouré de multiples godrons. Le tout était surmonté d'une sorte de fronton triangulaire dont les extrémités se terminaient en volutes, ce fronton étaient surmonté de motifs végétaux (feuillages). Cette exceptionnelle porte évoque d'autres portes situées sur des bâtiments de communes proches de celle de Saint-Germain-en-Coglès. Au château du Logis à Poilley et sur une maison située au sud de l'église de Monthault, il existe le même type de décor sur des portes ; ces deux bâtiments datent peu ou prou de la même époque que celui-ci puisqu'ils remontent à la fin du 16e et au début du 17e siècle (1607 pour le château du Logis à Poilley).Les photographies prises dans les années 1970 permettent également d'apprécier le niveau de confort qui devait exister dans ce bâtiment : escalier en vis en granite, existence d'un potager. Dans certains manoirs, il existait ainsi des potagers (chauffe-plats) destinés à éviter que les plats ne refroidissent. Ces équipements se trouvent souvent sous une fenêtre et sont composés de plusieurs orifices percés dans une dalle de pierre sur laquelle les plats étaient posés. Sous cette dalle de pierre, se trouve une niche dans laquelle on mettait des braises.Des cartes postales du bâtiment au début du 20e siècle permettent de connaître l'aspect et la silhouette d'origine de ce manoir.Dès 1833, une partie du bâtiment était en ruines puisque, sur le premier cadastre de la commune réalisé à cette date, un des bâtiments de cet ensemble est figuré en jaune. Ce site fait partie de l’inventaire du patrimoine breton. Voir le dossier complet