Lycée Joliot-Curie, boulevard de Vitré (Rennes)
— Rennes (Ille-et-Vilaine)
📝 Description
Lycée Ce site patrimonial est un élément du patrimoine breton situé en milieu en ville à Rennes. Son origine remonte aux périodes suivantes : 3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle, 1950, 1999. Historique : Les besoins de l'enseignement secondaire après guerre.Le 6 mai 1945, le plan d'urbanisme de Georges-Robert Lefort prévoit la reconstruction et l'extension, au centre-ville, du lycée de Garçons et la construction, sur un autre site, du lycée de jeunes filles. Mais, très vite, dans un contexte de croissance démographique rapide et d'explosion des effectifs des enseignements secondaire - 2463 élèves en 1945, 4763 en 1959, et technique - 669 élèves en 1945, 2055 en 1959, il est envisagé deux constructions nouvelles, en périphérie : l'une pour les jeunes filles au sud-ouest (Bréquigny), l'autre pour les garçons au nord-est. Les terrains de La Grenouillais sont réservés pour ce dernier. Une lettre du ministre de l’Éducation nationale, Jean Berthoin, donne acte de ces projets. Elle est lue lors du Conseil municipal de 7 mai 1955.Du lycée de la Grenouillais à l'école nationale d'enseignement technique.Par décret du 5 février 1959, l’École nationale d'enseignement technique de Rennes est fondée pour former des techniciens, des chefs de maîtrise et des ingénieurs. Les terrains initialement dévolus au "lycée de la Grenouillais" lui avaient été affectés en mai 1958. Le ministère en avait pris note dans un courrier adressé au maire, le 10 mai : "Les terrains et locaux dont nous disposons actuellement Boulevard Laennec et rue Robidou étant insuffisants pour la réalisation projetée, vous avez bien voulu mettre à disposition de l’État le terrain de 6 ha. situé au Nord-Est de la ville (quartier Maurepas) près de l'ensemble universitaire rennais. La cession de terrain sera faite à titre d'offre de concours". Louis Arretche est choisi, en décembre 1958, comme architecte coordinateur et Jean Monge, architecte ordinaire des bâtiments civils et palais nationaux, en janvier 1959.Le premier est architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, patron d'atelier à l'école nationale supérieure des beaux arts. Après s'être notamment consacré, dans l'immédiat après-guerre, à la Reconstruction de Saint-Malo, il est de plus en plus actif, à l'échelle nationale. Localement, c'est, depuis 1955, l'urbaniste conseil de la ville de Rennes. Il achève, en 1960, la construction du lycée Bréquigny, au sud-est de la ville, et a déjà étudié les plans du lycée mixte de la Grenouillais, dont le projet s'efface devant celui de l'école nationale, pour être reporté de quelques années et déplacé sur des terrains quasi mitoyens, au sud.Le lien entre les enjeux urbains (logement en priorité) et l'aménagement scolaire est parfaitement illustré par ce choix de localisation, à côté des tours de Maurepas et d'un vaste campus universitaire. Le rapport entre formation professionnelle et développement économique, via le besoin de main d’œuvre bien formée pour l'industrie (y compris des ingénieurs), est lui aussi à souligner. Citroën, entre autres, a décidé en 1958 de s'implanter à Rennes : tout un symbole.Alors qu'ouvre l'école nationale, en 1963, la ville de Rennes présente dans une exposition d'urbanisme, ses projets d’extension urbaine et d'équipement. La place des équipements scolaires, primaires secondaires, et supérieurs est aussi importante que celle accordé au logement ou au développement économique et commercial.Le lycée professionnel Joliot-Curie, ex École nationale, est donc bien plus qu'un témoignage, au demeurant intéressant, de l'industrialisation des constructions scolaires confiée à un architecte de qualité : il est indissociable des politiques d'aménagement de la ville portées par Henri Fréville.Le traitement architectural de l'établissement, dans le cadre contraint des normes et des budgets de l'époque, peut sembler moins soigné qu'à Bréquigny. Mais on retrouve les grandes qualités d'Arretche dans le fin portique en béton armé du gymnase, dans le traitement du logement de l'agent d'accueil (une des composantes de l'entrée), dans la monumentalité de l'escalier de l'internat et de sa verrière, par exemple.Le lycée aujourd'hui.Le programme d'origine s'est agrandi d'un centre de documentation et d'information (IMOTHEP, architectes), en 1990, ainsi que d'ateliers pour les agents.Le bâtiment scientifique a été restructuré par l'agence A = B + L, en 2009.Le lycée comptait, en 2018-2019, 1551 élèves dont 309 internes. Son passé d'école nationale d'enseignement technique se lit encore dans la faible proportion de filles ici scolarisées : 389. Ce site fait partie de l’inventaire du patrimoine breton. Voir le dossier complet